La prise en compte du patrimoine en période de conflit armé a évolué au cours de l'Histoire et amène aujourd'hui à se poser un certain nombre de questions : celle de l¿effectivité de la protection du Patrimoine Mondial par exemple, ou encore celle de la pertinence et de l¿adaptation de cette protection aux conflits actuels. La vitesse à laquelle le nombre de destructions augmente et s¿intensifie dans certaines régions du monde illustre cette nécessité : en témoignent les récentes dégradations et destructions commises en Syrie qui se sont gravement multipliées depuis la fin de l'année 2014. Il s'agit ici de s'intéresser à l'effectivité de la protection du patrimoine et, au-delà, au rôle du Droit en cas de dégradation ou de destruction de celui-ci. Les moyens juridiques existants permettent-ils de faire face aux menaces de dégradation et de destruction qui pèsent sur le patrimoine : conflits armés, terrorisme et changement climatique ? De nouveaux moyens juridiques pourront-ils y faire face ? Si la réponse à ces questions n'est pas évidente, il apparaît toutefois primordial de se les poser.
Doctorante en Droit public à l'Observatoire des mutations juridiques et institutionnelles (OMIJ) et au Centre de recherches interdisciplinaires en droit de l'environnement, de l'aménagement et de l'urbanisme (CRIDEAU). Charlotte Touzot est également chargée d'enseignement à l'Université de Limoges.