Adrien Louis est doctorant à l'Université Paris-Est Créteil, où il achève une thèse sur Leo Strauss. Il s'intéresse également à la philosophie politique ancienne et à son legs dans la philosophie moderne.
Ariane Revel est doctorante à l'Université Paris-Est Créteil. Elle travaille sur les liens entre politique et esthétique au 18e siècle et les répertoires d'intervention politique des philosophes.

Contenu : Daniele Lorenzini : «That government is best which governs not at all». Thoreau et les enjeux éthico-politiques de la désobéissance civile - Orazio Irrera : Les interruptions du gouvernement colonial en Inde : le terrorisme et la non-violence comme matrices de subjectivation éthico-politique - Nicolas Poirier : Quel projet politique contre la domination bureaucratique ? Castoriadis et Lefort à Socialisme ou Barbarie (1949-1958) - Édouard Jourdain : L'art et la science de l'autogouvernement. Perspectives à partir des oeuvres de Proudhon et Castoriadis - Magali Brailly : Chemins vers une politique éthique de la responsabilité. Une lecture de Hannah Arendt et d'Emmanuel Levinas - Diego Vernazza : L'art de gouverner suivant l'esprit des lois - Luca Paltrinieri : L'« économie politique » : un art de gouverner polémique. Quesnay et Rousseau - Félix Blanc : Que signifie « gouverner en temps de guerre » dans les régimes représentatifs ? - Aude Dontenwille-Gerbaud : Interactions orateurs / publics populaires : acte de fondation de la Troisième République - Jérôme Boissonade : Du dispositif délibératif à la pragmatique coopérative - Martina Tazzioli : Migrants, moving and mobile people : le gouvernement des exceptions par une normalisation différentielle.

Le présent volume est le résultat des interventions et des discussions qui prirent place lors de deux journées d'études organisées à l'Université Paris-Est Créteil à l'automne 2010. Croisant les perspectives de la philosophie, de la science politique, de l'histoire et de la sociologie, cet ouvrage reprend la question de l'art de gouverner pour en montrer le caractère de noeud problématique pour notre modernité. L'art de gouverner fait signe vers une politique qui ne se confond ni avec la science, ni avec la technologie, et qui renvoie immédiatement à une dimension éthique : ce que peut ou doit être le « bon gouvernement » des hommes, les qualités nécessaires à celui qui gouverne, la relation du gouvernant et du gouverné. Partant de l'hypothèse que le contexte démocratique et le progrès des sciences du gouvernement ont radicalement infléchi ces questions traditionnelles, il s'agit donc, à travers des lieux spécifiques du gouvernement moderne, de s'interroger sur la rationalité propre à l'art de gouverner, ses déplacements, et ses limites. Les textes ici rassemblés pointent des dimensions problématiques de l'art de gouverner.