Cet ouvrage se propose de fournir à la fois un recensement et une étude linguistique des expressions du français formés sur le verbe dire, ainsi que à ce qüon dit, cela va sans dire, si on peut dire, comme on dit, etc. Ces marqueurs discursifs se caractérisent par une fonction épilinguistique : ils servent en bref à indiquer l¿attitude adoptée face à une représentation de la réalité. Ce premier volume en étudie une quarantaine (il en existe plus de cent trente), chaque auteur se chargeant de l¿analyse de deux à cinq marqueurs. Il s¿agit donc à la fois d'un dictionnaire comportant une présentation des différentes valeurs identifiées pour chaque marqueur, au travers d¿exemples tirés de corpus oraux et écrits, et d¿autre part d'un ouvrage théorique abordant les propriétés syntaxiques, sémantiques et pragmatiques propres à chacun d¿entre eux.
Les étudiants de langue de niveau supérieur (écoles d¿interprétariat et/ou de langues) trouveront d¿utiles renseignements dans la partie descriptive, et les linguistes confirmés pourront consulter la partie proprement théorique. Une introduction et la liste alphabétique des marqueurs formés sur le verbe dire complètent l¿ensemble.
Jean-Claude Anscombre : « Comme on dit, on dirait, on dit, à ce qu'on dit. Communauté(s) linguistique(s) et prise en charge dans les marqueurs génériques en on et en dire » - Juliette Delahaie : « Parler pour ne rien dire »: ne va pas me dire, ne me dis pas, cela va sans dire. Explication de quelques expressions paradoxales en « dire » - Sandrine Deloor : « Quand le locuteur renonce à tergiverser : les marqueurs autant dire, pour tout dire et disons-le » - María Luisa Donaire : « Je dirais, je ne saurais dire, comment dirais-je ? : s'agit-il vraiment d'un dire au conditionnel ? » -Gaétane Dostie : « Je veux dire et t'sais (je) veux dire en français parlé : deux marqueurs en dire ou un marqueur en dire précédé de t'sais? » - Jean-Jacques Franckel : « Les formes impératives du dire: disons, dis, dites et leurs variantes » - Sonia Gómez-Jordana : « A qui le dis-tu, c'est toi qui le dis, comme qui dirait, y'en a qui disent »: marqueurs d'un même groupe ? » - Adelaida Hermoso Mellado : « Soit dit en passant, soit dit entre nous : deux marqueurs d'attitude énonciative » - Christiane Marque-Pucheu : « Entre syntaxe et interprétation de dire : les exclamatives (et) dire que... !, que n'a-t-on pas dit !, qu'est-ce que tu veux que je te dise !, qu'est-ce que je vous disais !, quand je vous le disais ! » - Evelyne Oppermann-Marsaux : « Dis/dites-moi, dis/dites donc: la naissance de deux marqueurs discursifs en français (XVe - XVIIIe siècles) » - Laurent Perrin : « Des effets d'intensification associés aux formules : Je vous dis pas, C'est dire (si), Y'a pas à dire, Que dis-je, Tu peux le dire » -Laurence Rouanne : « Modalisation et expression de la réserve : si on peut dire, si je puis dire, si j'ose dire » - Agnès Steuckhardt : « À la recherche du consensus : on va dire, on va dire ça comme ça, on va dire ça » - Desiderio Tejedor : « Polyphonie et/ou médiativité: au sujet de je te/vous l'avais bien dit, je te/vous dirais bien, je te/vous dirais que » - Helena Vassiliadou : « Mouvements de réflexion sur le dire et le dit : c'est-à-dire, autrement dit, ça veut dire ».
Laurence Rouanne est Maître de conférences à l'Université Complutense de Madrid. Ses travaux s'inscrivent dans une interface entre sémantique et syntaxe. Elle s'intéresse spécialement aux adverbes en -
ment
et aux marqueurs discursifs.
Directeur de recherche émérite (CNRS-LDI), Jean-Claude Anscombre œuvre dans le champ de la sémantique et de son interaction avec la morphologie. Il s'intéresse aux marqueurs discursifs, aux stéréotypes et au rôle de la parole communautaire dans la structuration discursive.